Claire Bertholet |
1/Bonjour Claire, peux-tu te présenter à nous en quelques lignes ?J'ai 37 ans, je suis grenobloise d'adoption et désormais de cœur.
J'écris depuis 2006 et ma première publication date de 2009. Je travaille aujourd'hui à la fois pour la presse et l'édition jeunesse.
2/Tu as publié un très joli album en septembre 2011 aux éditions Bilboquet intitulé "La Dernière Montagne". Peux-tu nous présenter ton dernier né ?Il s'agit d'un conte se déroulant en Asie. On pourrait le qualifier de conte philosophique et initiatique puisque Xiao, le "héros" (je mets des guillemets, je n'aime pas bien ce terme) mène une quête à la fois personnelle et géographique pour savoir si le soleil brille aussi derrière les montagnes. Mais sa marche le conduit bien loin de chez lui et fait naître de nouvelles questions, au fil de ses rencontres.
3/Comment as-tu eu l'idée de "La Dernière Montagne" ? Pourquoi cette histoire ?Je me souviens très bien du moment où j'ai eu l'idée de cette histoire. C'était en été et j'avais très envie d’écrire un texte parlant de la montagne. Je vis entourée de montagnes, j'y suis souvent, c'est un environnement qui m'émerveille et m'apaise.
L’idée de la quête et du cheminement s'est imposée tout de suite. Tout comme la présence de l'âne, symbole de quiétude, de sérénité et de sagesse.
L'histoire se déroule sur de nombreuses années car je voulais quelque chose de lent, au rythme de la marche, quand le temps se dilate. Je n'aime pas la frénésie ambiante, la recherche perpétuelle du "plus vite" et du "tout, tout de suite".
Avec le recul, j'aime aussi à croire que les questions de Xiao sont un peu celles que je me posais plus jeune : j'étais très inquiète, je voulais toujours savoir ce qu'il allait se passer après. Heureusement, j'ai appris à prendre les choses les unes après les autres, à vivre l'instant présent. Entre autre parce que le temps de l'édition est aussi un temps qui se dilate...
Mais, et heureusement d'ailleurs, le processus de création garde une part de mystère : pourquoi a-t-on envie, à tel moment, de raconter telle ou telle histoire ? Je crois beaucoup à l'influence des lectures, des rencontres, des lieux traversés...
4/Cet album a été très joliment illustré par Sandrine Kao. Comment s'est déroulé cette collaboration ?C'est Serge Carpentier, l'éditeur, qui a choisi de confier l'illustration du texte à Sandrine. Quelle excellente idée ! La sensibilité de Sandrine, son style, ses dessins empreints de délicatesse et de poésie collent parfaitement au récit. Je trouve qu'il y a une belle osmose entre le texte et l'illustration. Bref, je suis ravie et comblée !
J'ai eu la chance que Sandrine m'envoie les planches au fur et à mesure de leur réalisation. Elle a toujours été à l'écoute de nos retours. Et même si j'ai toujours des réticences à donner mon avis sur des illustrations, je me suis permis de lui donner mon sentiment sur certains détails ...
Nous nous sommes déjà retrouvées à Montreuil à deux reprises et avons fait connaissance mais nous n'avons encore jamais eu le plaisir de dédicacer ensemble notre montagne... J'espère que cela pourra être très bientôt possible.
5/Comment s'est passé la collaboration avec les éditions Bilboquet? C'était une première ?Oui, je n'avais jamais travaillé avec Bilboquet auparavant. J'aime leurs choix éditoriaux aussi leur avais-je déjà envoyé des manuscrits, hélas sans succès.
Au départ, cet album, dont j'ai écrit le texte en 2008, devait être édité par Gecko. En 2010, Serge Carpentier m'a informée que les éditions Gecko allaient malheureusement disparaître. Et ce sont les éditions Bilboquet qui ont repris le flambeau.
6/La librairie jeunesse Comptines à Bordeaux a rédigé une critique vraiment positive de ton ouvrage. Rencontres-tu beaucoup de libraires pour promouvoir tes livres ?Pour le moment, je n'ai pas rencontré d'autres libraires. J'ai eu le plaisir de retrouver l'album dans de nombreuses librairies et j'ai même vu qu'il était depuis plusieurs mois sur la table des nouveautés d'une grande librairie grenobloise. Mais je n'ose pas aborder les libraires pour leur dire que c'est moi qui l'ai écrit...
7/La Dernière Montagne est ton troisième album jeunesse (les deux premiers sont parus en 2011 chez Auzou). Souhaites-tu continuer à travailler pour les tout-petits ou as-tu d'autres projets ?Mes deux autres albums s'adressent à de plus jeunes enfants. Quant à La Dernière Montagne, je dirais que le champ de son lectorat est assez large. Tant mieux si de nombreux adultes lisent des ouvrages jeunesse, ça prouve que les catégories dans lesquelles on enferme les livres sont des cases un peu artificielles !
Je travaille toujours pour les tout-petits : mes lecteurs ont entre un an et douze ans, pour le moment. Mais depuis l'année dernière, parallèlement à mon travail pour les plus petits (notamment pour la presse), j'écris aussi pour des lecteurs plus grands. J'ai terminé un roman pour ados qui est en ce moment en lecture chez un éditeur.
J'aime explorer différents projets, naviguer d'un univers à un autre, c'est l'un des grands bonheurs de ce métier.
8/Quelques petits secrets d'écrivain à livrer à nos lecteurs avant de se dire au revoir?Je suis venue à ce métier "sur le tard" mais je n'en changerai pour rien au monde. Écrire des livres, que demander de plus ?
Même si l'on n'est jamais à l'abri d'un moment de découragement, c'est un métier qui procure des joies intenses. A la fois solitaire et plein de rencontres, il enrichit au-delà de toute espérance (humainement et intellectuellement parlant, hein, ne nous méprenons pas !)
L'écriture et la création rendent vraiment dépendants : quand on y a goûté, on ne plus plus s'en passer ! A telle point que je suis devenue très étourdie : j'oublie beaucoup de petites choses de la vie quotidienne car j'ai toujours une partie de mon esprit occupée par ce que j'écris...
Et je ne crois pas que ça va s'arranger avec le temps ;-)
Claire Bertholet - AuteurMon blog : http://clairebertholet.canalblog.com/
Ma fiche à la Charte : http://repertoire.la-charte.fr/repertoire/i1094-claire-bertholet
J'écris depuis 2006 et ma première publication date de 2009. Je travaille aujourd'hui à la fois pour la presse et l'édition jeunesse.
2/Tu as publié un très joli album en septembre 2011 aux éditions Bilboquet intitulé "La Dernière Montagne". Peux-tu nous présenter ton dernier né ?Il s'agit d'un conte se déroulant en Asie. On pourrait le qualifier de conte philosophique et initiatique puisque Xiao, le "héros" (je mets des guillemets, je n'aime pas bien ce terme) mène une quête à la fois personnelle et géographique pour savoir si le soleil brille aussi derrière les montagnes. Mais sa marche le conduit bien loin de chez lui et fait naître de nouvelles questions, au fil de ses rencontres.
3/Comment as-tu eu l'idée de "La Dernière Montagne" ? Pourquoi cette histoire ?Je me souviens très bien du moment où j'ai eu l'idée de cette histoire. C'était en été et j'avais très envie d’écrire un texte parlant de la montagne. Je vis entourée de montagnes, j'y suis souvent, c'est un environnement qui m'émerveille et m'apaise.
L’idée de la quête et du cheminement s'est imposée tout de suite. Tout comme la présence de l'âne, symbole de quiétude, de sérénité et de sagesse.
L'histoire se déroule sur de nombreuses années car je voulais quelque chose de lent, au rythme de la marche, quand le temps se dilate. Je n'aime pas la frénésie ambiante, la recherche perpétuelle du "plus vite" et du "tout, tout de suite".
Avec le recul, j'aime aussi à croire que les questions de Xiao sont un peu celles que je me posais plus jeune : j'étais très inquiète, je voulais toujours savoir ce qu'il allait se passer après. Heureusement, j'ai appris à prendre les choses les unes après les autres, à vivre l'instant présent. Entre autre parce que le temps de l'édition est aussi un temps qui se dilate...
Mais, et heureusement d'ailleurs, le processus de création garde une part de mystère : pourquoi a-t-on envie, à tel moment, de raconter telle ou telle histoire ? Je crois beaucoup à l'influence des lectures, des rencontres, des lieux traversés...
4/Cet album a été très joliment illustré par Sandrine Kao. Comment s'est déroulé cette collaboration ?C'est Serge Carpentier, l'éditeur, qui a choisi de confier l'illustration du texte à Sandrine. Quelle excellente idée ! La sensibilité de Sandrine, son style, ses dessins empreints de délicatesse et de poésie collent parfaitement au récit. Je trouve qu'il y a une belle osmose entre le texte et l'illustration. Bref, je suis ravie et comblée !
J'ai eu la chance que Sandrine m'envoie les planches au fur et à mesure de leur réalisation. Elle a toujours été à l'écoute de nos retours. Et même si j'ai toujours des réticences à donner mon avis sur des illustrations, je me suis permis de lui donner mon sentiment sur certains détails ...
Nous nous sommes déjà retrouvées à Montreuil à deux reprises et avons fait connaissance mais nous n'avons encore jamais eu le plaisir de dédicacer ensemble notre montagne... J'espère que cela pourra être très bientôt possible.
5/Comment s'est passé la collaboration avec les éditions Bilboquet? C'était une première ?Oui, je n'avais jamais travaillé avec Bilboquet auparavant. J'aime leurs choix éditoriaux aussi leur avais-je déjà envoyé des manuscrits, hélas sans succès.
Au départ, cet album, dont j'ai écrit le texte en 2008, devait être édité par Gecko. En 2010, Serge Carpentier m'a informée que les éditions Gecko allaient malheureusement disparaître. Et ce sont les éditions Bilboquet qui ont repris le flambeau.
6/La librairie jeunesse Comptines à Bordeaux a rédigé une critique vraiment positive de ton ouvrage. Rencontres-tu beaucoup de libraires pour promouvoir tes livres ?Pour le moment, je n'ai pas rencontré d'autres libraires. J'ai eu le plaisir de retrouver l'album dans de nombreuses librairies et j'ai même vu qu'il était depuis plusieurs mois sur la table des nouveautés d'une grande librairie grenobloise. Mais je n'ose pas aborder les libraires pour leur dire que c'est moi qui l'ai écrit...
7/La Dernière Montagne est ton troisième album jeunesse (les deux premiers sont parus en 2011 chez Auzou). Souhaites-tu continuer à travailler pour les tout-petits ou as-tu d'autres projets ?Mes deux autres albums s'adressent à de plus jeunes enfants. Quant à La Dernière Montagne, je dirais que le champ de son lectorat est assez large. Tant mieux si de nombreux adultes lisent des ouvrages jeunesse, ça prouve que les catégories dans lesquelles on enferme les livres sont des cases un peu artificielles !
Je travaille toujours pour les tout-petits : mes lecteurs ont entre un an et douze ans, pour le moment. Mais depuis l'année dernière, parallèlement à mon travail pour les plus petits (notamment pour la presse), j'écris aussi pour des lecteurs plus grands. J'ai terminé un roman pour ados qui est en ce moment en lecture chez un éditeur.
J'aime explorer différents projets, naviguer d'un univers à un autre, c'est l'un des grands bonheurs de ce métier.
8/Quelques petits secrets d'écrivain à livrer à nos lecteurs avant de se dire au revoir?Je suis venue à ce métier "sur le tard" mais je n'en changerai pour rien au monde. Écrire des livres, que demander de plus ?
Même si l'on n'est jamais à l'abri d'un moment de découragement, c'est un métier qui procure des joies intenses. A la fois solitaire et plein de rencontres, il enrichit au-delà de toute espérance (humainement et intellectuellement parlant, hein, ne nous méprenons pas !)
L'écriture et la création rendent vraiment dépendants : quand on y a goûté, on ne plus plus s'en passer ! A telle point que je suis devenue très étourdie : j'oublie beaucoup de petites choses de la vie quotidienne car j'ai toujours une partie de mon esprit occupée par ce que j'écris...
Et je ne crois pas que ça va s'arranger avec le temps ;-)
Claire Bertholet - AuteurMon blog : http://clairebertholet.canalblog.com/
Ma fiche à la Charte : http://repertoire.la-charte.fr/repertoire/i1094-claire-bertholet
Interview menée par Mélanie Lafrenière
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