samedi 4 février 2012

Interview de Lenia Major par Régine Joséphine

Interview de l'auteure Lenia Major par Régine Joséphine

Bonjour Lenia,
Coucou Régine !

1-Tu écris des romans, des albums depuis plusieurs années. L’écriture est surement un besoin pour toi. Peux-tu nous dire ce qu’elle t’apporte ?

Lenia Major

C’est d’abord la littérature et la lecture qui m’apportent plus que je ne saurais dire. Toutes les émotions, toutes les connaissances, tous les rêves passent par le livre. Une vie sans lire serait inconcevable pour moi. Privez-moi de livres et je dépérirai à vue d’œil (pour ceux qui comptaient m’éliminer, voilà la recette).
Ecrire est un prolongement de ce besoin de partir dans d’autres histoires, d’autres temps, d’autres mondes. J’ai envie d’emmener les lecteurs à la rencontre d’un ourson, d’une fée, d’une tourterelle ou d’une licorne, parce que je pense qu’ils peuvent y trouver un peu de bonheur ou un échappatoire au quotidien déprimant.
C’est parfois un besoin physique, lorsque je n’ai pas le temps d’écrire durant plusieurs jours. Je sens un creux dans l’estomac, un fourmillement dans les doigts, qui ne s’apaise que lorsque j’ai transféré sur Word ce qui m’obsédait. Je peux me relever au milieu de la nuit pour écrire une page, une idée, ou changer un passage écrit la veille.
Mais si un jour, je n’ai plus d’idées, si mes histoires n’intéressent plus, tant pis. Ce ne sera pas très grave… du moment qu’on me laisse lire celle des autres !


2-Quel est le moment que tu préfères dans l’écriture : la recherche d’idée ? Quand tu commences le premier chapitre ? Quand tu poses le point final ? Pourquoi ?
J’aime le moment du déclic, de l’idée qui surgit, l’enthousiasme de débuter une nouvelle histoire qui fera rire, réfléchir ou rêver. J’aime aussi parvenir au bout de l’histoire, clore la boucle et en être assez satisfaite. Malheureusement, il m’arrive souvent de trouver que je n’ai pas réussi à exprimer correctement tout ce que j’avais envie de faire passer. J’ai également un pincement au cœur lorsqu’un roman est clos. C’est le résultat de plusieurs mois de travail, durant lesquels les personnages ne me quittent pas et sont presque devenus de véritables membres de la famille. Les laisser partir est une sorte de souffrance, de vide.

3. Quelle est la rencontre drôle, émouvante ou étrange qui t’a le plus marquée dans le cadre de ton travail d’auteur ? Raconte.
La rencontre la plus émouvante n’est pas tout à fait liée au travail, mais plutôt à la fréquentation des salons du livre. Lors d’un de mes premiers salons, à Colmar, j’ai découvert, seul à son stand, Joseph Joffo, l’auteur d’Un sac de bille. C’est un des romans qui a le plus marqué ma jeunesse et je me suis retrouvée devant lui bredouillante et les larmes aux yeux, tellement j’étais impressionnée de le voir « en chair et en os » (plus en chair qu’en os, d’ailleurs ! ).  
Mais il y a également les rencontres avec les illustrateurs, illustratrices et éditeurs passionnés. S’embarquer ensemble dans une aventure éditoriale, y croire, s’investir ensemble, crée parfois des liens, qui se transforment en amitiés.
Recevoir les illustrations sur mes textes me procure à chaque fois une bouffée d’adrénaline violente, à l’ouverture de la pièce jointe. Parfois, je me retrouve avec l’estomac retourné et les yeux brillants devant le travail que je découvre (décidément, j’ai des glandes lacrymales très productives). Le talent des illustrateurs/trices me cueille à chaque fois.

4- Au début, tu écrivais surtout des albums. Peux-tu nous dire pourquoi tu te tournes plus vers le roman fantastique actuellement ?
J’ai toujours trouvé plus facile d’écrire des textes longs, plutôt que courts. Je suis admirative des auteurs qui font passer action, description et émotion en une ou deux phrases.
En commençant la série du Prince des Maudits, j’ai voulu voir si j’étais capable de sauter le pas de la lecture à l’écriture de fantasy, un genre qui m’a toujours beaucoup plu (quand le style est bon). Il semblerait que ça ait plutôt marché. Depuis, j’ai continué le roman avec la trilogie de la fille aux licornes, ce qui me permet de donner plus de vie et d’épaisseurs aux personnages. De les rendre plus attachants.
Peut-être aussi mes enfants grandissent-ils et mes histoires avec eux…
Mais au gré du temps, des envies ou des idées, je continue à proposer aux éditeurs de petits albums ou romans jeunes lecteurs.


5- Quand, où et dans quelle ambiance travailles-tu habituellement ? Es-tu quelqu’un de très organisée ?
Le fait d’écrire de plus en plus de romans fait que je dois être de plus en plus organisée. Travaillant à mi-temps dans un tout autre domaine, je réserve deux à trois jours par semaine à l’écriture. Les journées sont très planifiées : une heure de promenade très matinale avec mon chien, durant laquelle j’élabore en pensées ce que je vais ensuite taper. A peine rentrée, je prépare un énorme mug de thé, pose un coussin sur mes genoux, sur lequel le chien saute immédiatement. Nous voilà partis pour trois heures de sommeil profond. Enfin, pour lui.
Même programme pour l’après-midi.
Et si je ne m’assieds pas assez vite devant le clavier au retour de la promenade, Fusayn pleure. Il est donc très strict sur mon planning et ne tolère aucune excuse !
Heureusement, il ne fait pas encore la différence entre l’écriture productive et le bavardage sur facebook !

6- Si tu devais partir pour très longtemps, quel livre voudrais-tu emporter ? Pourquoi ?
J’emporterais l’intégrale de L’Assassin du roi, de Robin Hobb. C’est ma série fantasy préférée, dans laquelle l’auteur a su décrire son monde et ses personnages tellement parfaitement qu’ils en deviennent familiers. D’ailleurs, je profite de cette interview vérité pour faire mon coming out révéler que, depuis vingt ans, je suis éperdument amoureuse de Fitzchevalerie.  Qui ne m’a jamais adressé le moindre regard. Larmes…
Et puis, avec ses 1500 et quelques pages, me voilà tranquille pour un petit moment !

7- Quelle est la citation qui te fait avancer ?
Aide-toi, le Ciel t’aidera.

J’ai décidé d’appliquer un peu plus cette maxime en 2012, en passant quelques uns de mes romans au format numérique, que je publie sur des plateformes comme Amazon, XINXII ou Smashwords. J’ouvrirai également en février une maison d’édition en grande partie numérique, D’abord des Enfants, avec romans et albums. Je pratiquais déjà l’auto-édition papier pour Zacchary l’ourson précoce, un album destiné aux enfants intellectuellement précoces, qui fonctionne très bien en vente en ligne. Désormais d’autres albums seront disponibles en pdf ou epub, comme Si j’étais, où je retrouve ma complice Sandrine Lhomme (Le petit homme dans l’ascenseur, Devant chez moi). Louvenn et Stéphane Mathieu travaillent actuellement sur d’autres textes. J’espère que d’autres illustrateurs me feront confiance et que la chance sous sourira dans cette nouvelle aventure virtuelle.
Le monde de l’édition change, nous prenons notre destin en mains !

7- Et pour finir, les associations d’usage :

-      Si tu étais un sentiment ?
La gaieté
-      Si tu étais un mot ?
Rire
-      Si tu étais un lieu ?
Ma cuisine
-      Si tu étais un plat ? (je sais que tu adores la cuisine !)
Le hachis parmentier (avec la purée et la viande mélangés) et de la salade à la moutarde au miel.
-      Si tu étais un animal ?
Un cheval (sûrement un percheron)

8- Et si tu pouvais supprimer une question de cet interview, à laquelle ne répondrais-tu pas ? Pourquoi ? ;-)
Peut-être la citation ? Il y en a tellement qui pourraient s’appliquer à chaque moment particulier, stade ou jour de notre vie qu’il est difficile d’en choisir une.
       

Merci d’avoir joué le jeu !
Dès qu’on peut s’amuser, je suis sur le pont !



Une chipitite biblio :
§  Le Prince des Maudits (LA fille de l’Araignée, Emil le Clairvoyant), Mieux que dix fées, A l'orée des fées (illustrations Cathy Delanssay)… Balivernes éditions
§  L'arbre aux serment (illustrations Romain Laforet), Éditions Rouge Safran
§  Lou Chérie ne veut pas de lunettes (illustrations Jennifer Trican), Éditions Tournez la page
§  Les justiciers de quatre heures et demie, Editions Bayard Poche
§  Alexine l’apprentie magicienne, Edmond et Clara, Voler c’est pas sorcier, Editions Hemma
§  La fille aux licornes (La rencontre, La poursuite, L’Affrontement), Le domaine des dragons, éditions Talents Hauts

Rencontres :
Une seule date fixée pour l’instant en 2012, les 23/24/25 mars au salon du livre jeunesse de Wissembourg (67).

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