Interview de l'auteure Marie Mélisou par France Quatromme
1. Marie Mélisou, si tu étais une héroine de roman qui serais-tu et pourquoi ?
1. Marie Mélisou, si tu étais une héroine de roman qui serais-tu et pourquoi ?
Je crois que je serais une femme d'un roman de Joyce Carol Oates qui dépeint avec justesse le quotidien américain dans son oeuvre, une grande fresque du XXème siècle. Je vois un état reculé, la chaleur écrasante d'une minuscule ville, des enfants en pagaille, des hommes usés avant l'âge, des intrigues nouées, une mèche qui tombe, une robe qui colle à la peau, de la poussière des années trente...
J'adore son écriture riche, colorée, détaillée, et les sentiments humains qu'elle décortique si bien.
Marie Mélisou |
Mais je suis très bon public. Je m'enthousiasme pour l'oeuvre d'un auteur (dont je lirais tous les livres), en le défendant bec et ongles, à l'inverse si j'ai le sentiment d'être mystifiée, je suis impitoyable ;-)
2. Marie Mélisou, si tu étais un élément, lequel serais-tu ? Pourquoi ?
Comme j'ai grandi en Corse, où j'étais moitié cabri, moitié dauphin, je serais l'eau ! Je peux plonger, me baigner, jouer, ramer, nager, explorer les fonds marins des heures, des journées, ici ou à l'autre bout du monde, sans me lasser.
3. Peux-tu nous raconter une rencontre littéraire jeunesse déterminante dans ta vocation d'auteure ?
Il y en a plusieurs. Déjà j'ai toujours été une lectrice boulimique, et j'ai toujours écrit.
Par exemple, entre 1988 et 1995 lorsque je lisais à mes enfants (petits) les albums de "Je commence à lire" chez Casterman, comme "Allô Alcide" de André Hodeir/ illustr Véronique Arendt, "Léonie dévore les livres" de Laurence Herbert / illustr Frédéric du Bus ou "Premières amours" de Geneviève Laurencin / illustr Mireille d'Allancé, qui étaient des textes magnifiques et si bellement illustrés, ou les premiers "Cascade" de chez Rageot, j'ai retrouvé ce plaisir de rêver avec des écrits jeunesse, j'ai ressorti ce que j'écrivais ado, mes carnets, mes cahiers, mes "livres faits maison"... Et mes premières histoires sont nées en 1997, publiée en 1998 pour la première fois. Si j'ai fait les Beaux-Arts de Toulouse, puis les Gobelins à Paris, l'illustration aurait dû me tenter, c'est l'écriture qui m'a portée, voire transportée, et même complètement sauvée (je me suis mise à écrire après le décès de ma fille aînée)
4. Marie Mélisou, es-tu une voyageuse ? Est-ce que le voyage est une source d'inspiration dans ton écriture ? Quelles sont tes autres sources d'inspiration ?
Oui, j'aime les voyages. Toutefois, si je prends des cahiers entiers de notes, je m'en sers peu dans mes romans. Mais aussi, disons que mes voyages décrits sont des fonds de tiroirs pour le moment.
5. Quel est le meilleur endroit pour écrire ?
Mon bureau, pas touche !
C'est un endroit où l'ordre n'est qu'un amoncellement de couches géologiques où moi seule sais quoi est où !
Lors de cinq déménagements, j'ai reproduit à l'identique "ma tanière" faite de tables, d'étagères, de piles de livres, de photos, d'objets fétiches et de matériel informatique, sinon comment bien travailler ?
6. Comment s'organisent tes journées de travail ?
Une journée de travail idéale est (serait !) sans téléphone. Les copines et les amis savent que le matin "ça bosse". L'après-midi je peux papoter. Je travaille sans compter mes heures, en plein roman je peux rester douze heures à mon clavier, et passer à seulement deux ou trois heures entre deux. Avec des arrêts "cuisine" (gâteaux, chocolats et thés obligatoire !).
Mais il y a aussi les aléas de la vie, depuis bientôt trois ans je m'occupe beaucoup de ma maman Alzheimer. Mon écriture est plutôt en sourdine...
7. Marie Mélisou, si tu devais mourir demain sur quoi porterait ton prochain texte ? Ce serait de la poésie, un album, un roman ?
J'ai failli mourir plusieurs fois, donc je sais que je ne préparerais rien de spécial ! Je mourrais sans achever le texte sur lequel je suis... et c'est tout...
En ce moment, un texte court mais percutant sur les différences ( mon credo) et un début de roman pour ados.
Mon actu :
Un roman de SF à partir de 10 ans, à sortir en 2012 :
"Coline, treize ans et des poussières d'étoiles" (titre provisoire)
Du 29 au 31 mars, Interventions et salon en Vallée de Chevreuse
avec "C'est tellement si bon" qui concourt à un prix littéraire.
Du 23 au 27 mai, Interventions et salon du Livre Perché
à Mostvéjouls.
Du 1er au 2 juin, Interventions et salon de Rognes.
Interventions ponctuelles à L'Institut des Jeunes Aveugles
de Toulouse.
Ateliers d'écriture poétique.
Merci beaucoup France, c'était de chouettes questions !
Marie.
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