Interview de l'auteure Sophie Trouffier par Patrick Pasques
Sophie Trouffier |
Quelle place à l'écriture dans ta vie ? Est-ce un truc vital, incontournable, compulsif ou au contraire un désir plus serein ?
>>Ecrire est une des composantes de ma vie comme une pièce de puzzle : elle s'harmonise avec les autres, je ne suis pas complète sans l'écriture mais ce n'est pas non plus la pièce maîtresse. Il n'y a pas une chose qui prévale sur les autres, mais un tout que j'essaye d'équilibrer perpétuellement. De fait, après avoir longtemps chercher cette pièce-là, le mode d'expression de mes rêves et de mes angoisses, je suis plus sereine depuis que je l'ai trouvée !
Tu as déjà publié plusieurs romans. Mais songeais-tu à publier tes écrits dès le départ ou bien est-ce que cette idée a mûri très progressivement ?>>Le fait d'écrire pour un public précis, pour la jeunesse, supposait dès l'abord que je fasse lire mes écrits et donc que j'arrive à les publier. Pour autant, je n'imaginais pas que cela fonctionnerait dès l'abord, dès le premier roman. J'ai eu beaucoup de chance et je peux écrire désormais avec la perspective du partage, c'est une toute autre façon d'écrire même si j'ai toujours peur que mon texte ne trouve pas preneur !
Est-ce qu'il t'a été facile de trouver un éditeur ?
>>Plus ou moins, j'ai essuyé des refus, bien sûr, mais Saad Bouri, du Jasmin, a répondu par la positive six mois après ma première vague d'envoi aux éditeurs. Je pense cependant que j'avais mal ciblé certains envois et c'est dans cette optique que j'ai travaillé, avec Paul Beorn, à la création du GGG, le Guide des éditeurs de l'Imaginaire, pour guider les jeunes auteurs dans leur recherche d'un éditeur.
Tu es auteure mais également enseignante. Est-ce que tu souhaites un jour devenir auteure à plein temps, où au contraire maintenir un équilibre entre ces deux activités ?
>>J'aime enseigner, c'est une autre des pièces de mon puzzle, cependant les évolutions actuelles du métier sont parfois contraires aux principes qui m'ont menée à cette carrière et l'écriture m'attire d'autant plus que je m'y sens plus libre. Mais je ne veux pas tomber dans un miroir aux alouettes, je sais aussi qu'il est bien difficile de gagner sa vie en écrivant et cela suppose que j'ai pendant des années et des années envie d'écrire, toujours matière à écrire. J'aimerais allier mes différentes compétences : je connais bien la littérature pour ados, je suis prof de lettres, je suis auteure et je mène un cursus universitaire en didactique des langues. De là, je peux imaginer de multiples activités et je travaille en ce moment dans différentes directions, dans et hors l'Education Nationale.
Pour tes écrits, tu sembles très attirée par les univers fantastique et l'anticipation. Ce goût est venu de tes lectures, d'écrivains qui t'ont marquée, ou bien est-ce qu'il n'a rien à voir avec tes prédilections littéraires ?
>>Après avoir découvert la littérature à travers Neuf et Médium à L'école des Loisirs, j'ai lu beaucoup de classiques pour mes études. Mais j'avais déjà un goût pour les littératures de l'imaginaire, de la réalité magique des sud-américains à la SF classique ou à Tolkien. Je me suis dirigée naturellement vers le fantastique et l'anticipation, sans trop intellectualiser cela cependant, c'est juste que jouer avec la réalité me permet de dire ce que je souhaite. Un jour, j'irai peut-être vers d'autres projets.
Interview réalisée par Patrick Pasques
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